L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
Pourquoi CentrEmergences?
Au début,
CentrEmergences est né d'une intuition, il y a 13 ans à LLN.
Généraliste et psychothérapeute, elle exerçait alors à Louvain-la-Neuve, ainsi qu'à la campagne depuis 20 ans.
Il régnait un vrai flou sur le statut des psychologues, leurs formations, les différentes approches thérapeutiques ainsi qu' une belle intolérance entre les différentes écoles. Comme un soupçon d'encens, de guerre de clocher d'églises qui ne se fréquentaient pas.
Commencer un suivi thérapeutique était au mieux un parcours du combattant, au pire "même pas envisageable": tout le monde pouvait prétendre être psychothérapeute, aucune visibilité sur qui faisait quoi, sur les formations, les approches et profils.
Les médecins partageaient cette même méconnaissance, l'un avait l'habitude d'envoyer chez un psy, ayant entendu dire qu'il n'était pas si mal, l'autre n'envoyait tout simplement pas...peu d'éléments tangibles pour pouvoir envoyer vers le /la thérapeute adéquat et l'approche qui convient spécifiquement au patient ou à la patiente.
En tant que soignant, on ne pouvait que constater à quel point la société faisait peu de cas de l'état de santé, de bien-être chez les collègues. En tant que soignante et femme, un exposant deux pouvait se poser à cet état de maltraitance. L'histoire des cordonniers encore et toujours...
L'ADN des soignants (assistants sociaux, éducateurs, psychologues, médecins....), l'altruisme, était exploité jusqu'au bout, sans éveiller la moindre grève, manifestation.
La question pour la soignante qu'elle était: participer cad collaborer à ce système? Ou plutôt faire éclore un projet qui pouvait aligner ces valeurs de respect, de bientraitance et d'accueil.
Il fallait de la clarté, de la transparence, pour les patients, pour les prescripteurs et pour éviter les thérapeutes autoproclamés.
La visibilité des profils donne un outil aux médecins, qui peuvent voir les formations des thérapeutes et rend le patient acteur d'entrée de jeu.
C'est sans doute le premier signe de respect que l'on peut lui témoigner.
En tant que patiente, l'expérience de maltraitance de la part des soignants n'était pas si rare, et d'autant plus cruelle quand elle surgissait dans les services et les consultations consacrés à la santé mentale. Il peut arriver que le plus maltraitant soit le soignant. La saveur et la puissance magique d'un petit signe de bonté dans le regard d'un.e soignant.e rayonne comme une fulgurance qui va droit au cœur.
Ouverture:
Entre la rigidité de ne reconnaître que certaines approches, et la perte de sens d'accepter tout et n'importe quoi, il est un point d'équilibre éminemment subjectif.
Il s'agit de prendre le pouls de la société, de ses expressions, et de tenir compte des croyances et des cultures de chacun.
C'est la posture du thérapeute, sa rigueur, son intelligence, sa position basse, sa bienveillance et son sens de l'autocritique vécue comme un art de vivre qui donnent un cadre de sécurité et d'efficacité à tout suivi thérapeutique.
Il s'agit pour la structure de CentrEmergences d'avoir ce même accueil vis-vis des patients, sans jugement en toute bienveillance et vis-à-vis des thérapeutes.
Les thérapeutes peuvent échanger entre eux sur leurs propres approches, techniques, dans l'intérêt de leur pratique et des patients.
Ils peuvent également échanger leur solitude liée à la fonction du thérapeutes, avec un vécu de reliance et de sécurité au sein de CentrEmergences.
Les patients peuvent choisir en fonction de leurs aspirations, ou, être orientés au sein de la structure vers l'approche qui leur convient le mieux tout en étant assuré du professionnalisme de chaque thérapeute.
L'ouverture et l'accueil se traduit dans cet accueil et l'échange entre praticiens de différentes "obédiences" qui peuvent échanger entre eux. Penser à l'accueil jusqu'à proposer un café, un thé, une salle d'attente accueillante, l'importance du détail...
Le souci de d'abord soigner les thérapeutes puis les patients permet de ne pas reproduire le schéma des soignants mal soignés, et d'être le plus généreux possible, et le plus ajusté dans la consultation.
Car un soignant mal soigné ne peut être un bon soignant!
La rigueur permet la stabilité, le maintien du sens, et la possibilité de pouvoir à partir de cet ancrage, s'ouvrir et accueillir des regards nouveaux. Il faut de la rigueur dans la sélection des thérapeutes et de la transparence sur les profils.
Car là commence l'accueil du patient qui sait avant même de commencer à qui il a affaire. L'accueil se manifeste jusque dans les détails: offrir un regard souriant, proposer un café ou un thé, tout simplement.
Ensuite, la conscience que choisir un psy est loin d'être une sinécure, elle a créé la consultation d'orientation psy, également une première en Belgique.
Il existait déjà la redistribution des " nouveaux cas" au sein de l'équipe, mais pas de consultation dédiée à l'orientation thérapeutique, en face à face. Le psychologue avec le/la patient.e fait un état des lieux de sa situation, sur ce qui l'amène, ses attentes, son histoire, sa demande, et surtout sa 'culture' intime. Quel langage lui correspond, quels sont ses besoins?
La liberté, besoin d'un écrin détaché de toute contrainte, de ne pas me noyer dans l'administratif, de ne pas subir un autoritarisme.
Et en même temps... la méfiance, ou tout au moins une extrême vigilance s'impose vis-à-vis de toute position d'autorité, de sa fonction de coordinatrice. Il vaut mieux se définir comme concierge, garante du cadre établi en co-coordiantion, dans un projet qui s'est voulu collectif dès le départ...
Le pouvoir corrompt, le meilleur garde fou est d'inscrire la réflexion et le projet dans le collectif. Co-coordonner, c'est cet élan qui a fait que CentrEmergences a évolué selon tous les thérapeutes qui ont participé, participent et participeront au projet.
Et quand le projet se développe, plutôt que de créer un super système pyramidal, envisager des franchises, avec une co-coordination entre toutes les coordinations. Dans l'Adn de CentrEmergences, est inscrit la co-construction, depuis les réunions d'équipe mensuelle, aux réunions entre les coordinations, la création de franchises, afin de cultiver cette liberté sur une base commune co-construite du savoir-faire de CentrEmergences.
Le 2e centre a été créé assez rapidement à Etterbeek, ensuite Hamme-Mille et Wavre.
Depuis 5 ans, afin de co-coordonner les centres, le système de franchise a été choisi car il correspond à cette coordination horizontale, et à son désir que des centres puissent émerger avec leur personnalité propre, tout en gardant un savoir faire, un cadre construit au fil des années au sein de CentrEmergences.
Actuellement 4 franchises: Etterbeek, Wavre, Ath, Tournai.
La fonction de concierge, garante du cadre lui convient, celle de co-construire et de visionnaire la passionnent.
CentrEmergences avec les projets de chacun.e est une plaine de jeu en constant développement, il "arboresce" des projets nouveaux comme d'autant de terrains d'exploration, de questionnement et d'amusement.
Les valeurs d'accueil, de bienveillance, de rigueur, de non jugement, de co-construction en sont les clés de voûte.
CentrEmergences a évolué et grandi grâce à la diversité et l'apport de tous les thérapeutes.
Il leur ressemble.
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Sarah Balaes
Pierre Duray
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