Arrêter de fumer...maintenant...durant le confinement ?

Veronique Godding

Veronique Godding

Addictions, Ados, Adultes, Qualité de vie, Seniors

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A première vue… Bizarre… : se libérer d’une dépendance, alors qu’on est enfermé ?

Mais…logique : les fumeurs ont deux fois plus de risques de développer des complications graves du COVID-19 (1)

Moment favorable… : on peut prendre le temps nécessaire pour se relaxer, c’est le printemps, la saison du renouveau.

Une bonne idée…: c’est un bon moment pour arrêter de payer chaque année 1800 € de taxes évitables qu’on ne paye pas quand on ne fume pas…(2)

Il fait beau et doux en ce temps de confinement, cela peut donner envie d’ouvrir les fenêtres, de respirer l’air frais, de se faire du bien…

En ce moment, nous ne vivons pas comme d’habitude. Que faisons-nous, si ce n’est essayer de nous adapter à une situation nouvelle, dont nous n’avons pas de souvenir, nous essayons d’éviter un virus pour lequel nous n’avons pas de mémoire…

Et si on regardait cette idée de plus près ? Nous sommes en train de changer nos habitudes de vie, nous avons accepté de nous confiner, de nous protéger, de préserver les plus vulnérables.

Et si plutôt que de la subir, on essayait de profiter de cette dynamique de changement qui s’impose dans nos vies ?

On pourrait imaginer de surfer sur cette vague, d’introduire ou de réintroduire une dimension autre dans notre vie, comme de chanter, rouler à vélo, cuire des madeleines, méditer...

Ou pour abandonner des choses pesantes, comme le désordre, les chips, les dimanches dans la belle-famille, la cigarette …

Arrêter de fumer, si on a décidé de le faire, on y arrive.

En 2019, 32 % des Belges sont des anciens fumeurs, 32% cela veut dire que 4 millions cent mille Belges ont arrêté de fumer . Il n’y a plus que 18 % de fumeurs réguliers, moins d’une personne sur cinq (3).

Si plus de quatre millions de Belges sont arrivés à le faire, c’est que c’est possible.

Arrêter de fumer, c’est passer de l’autre côté du miroir, retrouver le souffle, l’odorat, la liberté, et aussi les émotions. En effet, quand on fume, la nicotine oblige les cellules nerveuses à libérer immédiatement un petit peu de dopamine, le neurotransmetteur du bien-être… cela dure dix minutes, après l’effet est terminé, mais on a mis un écran de fumée entre l’émotion et soi-même, on a évité de ressentir.

Comment faire pour arrêter de fumer ? Il n’y a pas de baguette magique pour faire le travail à la place de la personne qui fume, mais des moyens à mettre en œuvre pour y arriver.

La première chose à faire, est de changer les réflexes, débrancher les automatismes: changer de main pour tenir la cigarette, fumer uniquement dehors, et toujours seul.

Et ne rien faire d’autre en fumant : laisser le smartphone, la boisson, la tablette à l’intérieur, fumer en pleine conscience, en ressentant et en sachant ce qu’on est en train de faire.

Bien sûr, il faut éviter les désagréments du manque de nicotine, qui pourraient causer de la nervosité, irritabilité, insomnies, maux de tête…

Deux questions très simples :

1. Combien de temps après vous être levé fumez-vous la première cigarette ?

  1. Combien de cigarettes fumez-vous par jour ? Si la première cigarette est nécessaire rapidement après le lever, en tous cas moins d’une heure après ; et que le nombre de cigarettes fumées dépasse dix par jour, la dépendance physique est suffisamment importante pour nécessiter un apport de nicotine.

Les patchs ont le grand avantage d’éviter le manque (la dose de nicotine est toujours là, toujours la même), et il est difficile de devenir accro au patch en raison même de cette dose constante.

Une fois qu’on a arrêté de fumer, c’est important de prendre conscience du souffle qui revient, de l’oxygène respiré qui est à nouveau entièrement disponible !

Cela permet de bouger davantage, de booster son métabolisme et de se procurer de la dopamine par soi-même.

Si vous hésitez, si vous fumez beaucoup, si un accompagnement à l’arrêt vous semble utile, c'est sans doute le moment...

Dr.Véronique Godding, Tabacologue, depuis plus de 20 ans

[email protected]

Tel: 0476/334553

Tabacstop (0800 11 100)

Références

1. Vardavas CI, Nikitara K. COVID-19 and smoking: A systematic review of the evidence.Tob Induc Dis. 2020 Mar 20;18:20.

2. Les accises représentent 75% du prix du paquet, le prix moyen du paquet de 19 cigarettes est de 6.7 €…

3. Statistiques 2019 de la Fondation contre le Cancer.

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