L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
Un seul mot pour décrire tant de choses.
Burn out, burn-out ou encore burnout… ce terme est sans cesse mentionné dans notre société. On ne cesse d’en parler, mais finalement de quoi parle-t-on lorsqu’on parle de burnout ?
Le terme n’est pas nouveau. En effet, Freudenberger, psychologue et psychothérapeute américain, donnera une première description en 1975 du burnout, comme un état d’épuisement particulier, lequel est le fait de s’user ou de s’être épuisé après avoir sollicité de soi trop d’énergies ou de ressources. Il représente l’épuisement de nos ressources physiques, mentales et émotionnelles, et s’installe progressivement, même s’il donne l’impression de survenir tout d’un coup. Le burnout repose donc sur un trépied de symptômes :
La plupart des personnes (environ 50% de la population active) présente des symptômes, heureusement liés uniquement à la première phase.
La psychologue américaine Christina Maslach, une des pionnières majeures du sujet, et Jackson ont défini le burnout, en 1981, comme un syndrome caractérisé par un épuisement physique et mental, une atteinte massive émotionnelle et un sentiment d’inaptitude. Ici aussi, nous retrouvons un syndrome (ensemble de symptômes), à 3 volets :
Cependant, cette description reste insuffisante et néglige des facteurs majeurs, tels que les dysfonctionnements cognitifs, qui semblent être une partie essentielle de l’épuisement professionnel.
À l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de définition officielle du burnout. Toutefois, le Conseil Supérieur de la Santé (2017), en propose une qui se veut assez complète et définit le burn out comme suit : « un processus multifactoriel qui résulte de l’exposition prolongée (plus de 6 mois) en situation de travail à un stress persistant, à un manque de réciprocité entre l’investissement (exigences du travail, demandes) et ce qui est reçu en retour (ressources), ou à un déséquilibre entre des attentes et la réalité du travail vécue, qui provoque un épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique), une fatigue extrême que les temps de repos habituels ne suffisent plus à soulager et qui devient chronique ainsi qu’un sentiment d’être totalement vidé de ses ressources. Cet épuisement peut aussi avoir un impact sur le contrôle de ses émotions (irritabilité, colère, pleurs…) et de ses cognitions (attention, mémoire, concentration) et peut à son tour provoquer des changements dans les comportements et les attitudes. La personne se détache et devient cynique (distanciation mentale). Il s’agirait en fait d’une mesure d’adaptation (inefficace) face aux exigences auxquelles la personne ne sait plus faire face. Progressivement, elle se désengage de son travail, diminue son investissement et met son entourage à distance, voire développe des conceptions péjoratives à propos des personnes avec qui elle travaille. Ce qui résulte en un sentiment d’inefficacité professionnelle (diminution de l’accomplissement au travail, dévalorisation de soi, la personne ne se sent plus efficace dans son travail). Cet état d’esprit n’est par ailleurs souvent pas remarqué par le travailleur pendant un long moment ».
Steffie Desart, chercheuse en psychologie du travail et des organisations à la KU Leuven et associée aux professeurs Hans De Witte (KU Leuven) et à Wilmar Schaufeli (université d’Utrecht), a mis au point une nouvelle définition plus claire du burnout et a identifié 4 symptômes principaux du Burn out :
Ces 4 symptômes principaux, peuvent s’accompagner de symptômes dits secondaires :
Selon ces auteurs, la tension nerveuse (stress) constitue un premier signe de burnout et est souvent le premier motif de demande d’aide.
L’Organisation Mondiale de la Santé ne définit pas le burnout comme une maladie mais le classe dans la catégories des « phénomènes liés au travail ». Dans la CIM 11 (11ème révision des de la Classification internationale des maladies), adoptée par l’assemblée mondiale de l’OMS le 25 mai 2019, le burnout est décrit comme suit : « L'épuisement professionnel est un syndrome conceptualisé comme résultant d'un stress professionnel chronique qui n'a pas été géré avec succès. Il se caractérise par trois dimensions :
Vous l’aurez donc compris, la communauté scientifique est encore partagée sur LA définition du burnout. Cependant, toutes ces définitions et descriptions, chacune avec leurs nuances, vont dans une même direction. L’intérêt que suscite la problématique a permis une recherche scientifique accrue concernant le phénomène. La littérature à ce sujet est de plus en plus riche. Par conséquent, les méthodes de prévention et de prise en charge ne cessent d’évoluer elles aussi.
Lorenzo Cappeddu
Psychologue
https://www.psychologuecappeddu.be/
Sources
CIM-11 pour les statistiques de mortalité et de morbidité. (s. d.). Consulté 7 janvier 2023, à l’adresse https://icd.who.int/browse11/l-m/fr#/http://id.who.int/icd/entity/129180281
CSS rapport d’activités 2017. (2018, mai 24). SPF Santé publique. https://www.health.belgium.be/fr/css-rapport-dactivites-2017
Définition et outil diagnostique pour le burnout. (2017, octobre 27). Beswic. https://www.beswic.be/fr/blog/definition-et-outil-diagnostique-pour-le-burnout
Delbrouck, M. (2021). Comment traiter le burn-out ? : Syndrome d’épuisement professionnel, stress chronique et traumatisme psychique (2e édition). DE BOECK SUP.
Schaufeli, W. B., Desart, S., & De Witte, H. (2020). Burnout Assessment Tool (BAT)—Development, Validity, and Reliability. International Journal of Environmental Research and Public Health, 17(24), 9495. https://doi.org/10.3390/ijerph17249495
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