L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
Anonyme
Publié le .
Les difficultés scolaires ne sont pas un nouveau sujet, mais elles peuvent être accentuées par la crise sanitaire que nous traversons en ce moment. Certains parents peuvent avoir des inquiétudes au sujet de ces difficultés et cela est d’autant plus important lorsque la structure scolaire se voit modifiée pour accommoder aux mesures de sécurités sanitaires.
Avant tout, il est important de garder en tête que des “difficultés” lors d’un apprentissage scolaire au sens large ne doivent pas systématiquement être vues comme problématique. Un apprentissage peut parfois être difficile et on peut parfois avoir du retard par rapport à son entourage sans pour autant que cela entrave un parcours scolaire.
Ici, lorsque nous parlons de difficultés scolaires, nous référons à des difficultés qui mènent à un parcours scolaire problématique et/ou un mal-être.
Ces difficultés peuvent faire surface pour de multiples raisons et sont rarement limitées à un seul facteur ou mécanisme. Toutefois, l’attribution de ces difficultés scolaires problématiques se voit régulièrement (et peut-être trop souvent) dans une logique d’un seul facteur. Dans cette logique d’un seul facteur, on parlera alors de “manque de motivation”, “pas d’implication”, “fainéant”, “manque d’étude”, etc. avec des solutions qui sont, eux également, à facteur unique. Il faut être plus motivé, étudier plus, etc.
Même si ce sont des constatations que l’on peut faire chez un enfant, il s’agit probablement plutôt de “symptômes” qui manifestent un problème.
Nous pouvons le comparer à un “rhume”: nous pouvons constater un éternuement, toux, une congestion et écoulement du nez. Dans ce cas, nous ne nous contentons pas de réagir par “il ne faut pas éternuer”, nous allons chercher la cause de la manifestation de ces symptômes. Ainsi, un médecin pourra identifier l’origine et la sévérité du “rhume” et, par exemple, s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un virus dangereux. Dans la même optique, une consultation chez une psychologue, logopède, psychothérapeute ou autre profession de soins de santé mentale peut aider à identifier l’origine de difficultés scolaires.
“Quel type de psychologue ou autre professionnel de soins de santé mentale faut-il consulter?”
C’est ici que l’on peut éprouver des difficultés lorsqu’on se lance dans la démarche d’aider son enfant ou soi-même. Actuellement, probablement la meilleure chose à faire est de contacter une professionnelle de soins de santé qui a le rôle spécifique de vous fournir des possibilités de contact selon votre demande. Au sein de CentrEmergences par exemple, votre centre le plus proche à un numéro général qui permet d’orienter la personne vers une professionnelle en fonction de la demande. Une psychothérapeute pourrait convenir pour un mal-être à l’école, une logopède pour des difficultés du langage, etc.
Une autre option est de directement demander un bilan auprès d’un professionnel de soins de santé.
Par exemple, un bilan neuropsychologique visera à objectiver les différentes capacités cognitives (mémoire, attention, visuospatiale, etc.) de l’enfant, adolescent ou adulte par rapport à la population générale de son âge. Ce bilan permet donc d’identifier des potentiels troubles et conseillera un accompagnement professionnel si nécessaire. Par exemple, une personne ayant un trouble de mémoire empêcherait le traitement et/ou stockage des informations apprises, peu importe la volonté ou le nombre d’heures d’étude. Demander à cette personne “d’étudier plus” serait inutile et pourrait simplement créer ou ajouter à un mal-être.
Il ne faut toutefois pas qu’un trouble soit identifié pour qu’un bilan soit utile dans le cadre d’une difficulté scolaire.
Un bilan en neuropsychologie permet également de mieux comprendre le fonctionnement cognitif d’un individu en identifiant des forces et faiblesses. Avec ces informations, une éventuelle adaptation peut être mise en place afin de favoriser l’apprentissage en tentant compte de ces forces et faiblesses. Ainsi, les chances de réussite scolaire sont augmentées. L’exemple utilisé ici est un bilan neuropsychologique, mais il y a bien entendu divers bilans qui peuvent être effectués en fonction de la demande (par exemple, un bilan logopédique).
Bien entendu, un bilan n’est pas nécessaire dans tous les cas de difficultés scolaires et d’autres options sont également envisageables.
Les parents peuvent, par exemple, eux-mêmes avoir détecté un mal-être chez leur enfant et peuvent décider de consulter une psychologue clinicienne ou autre profession de soin de santé mentale afin d’approfondir et travailler l’origine de ce mal-être. Ceci est probablement encore plus crucial dans cette période de mesures de sécurité sanitaire durant laquelle l’aspect social est entravé. De jeunes enfants qui apprennent les règles sociales sans une mise en pratique extensive, des adolescents qui cherchent leur identité sans fréquentation régulière avec leur cercle d’amis, l’influence négative des réseaux sociaux sur la santé mentale et bien d’autres facteurs peuvent résulter dans des difficultés scolaires.
Si vous constatez des difficultés scolaires qui vous inquiètent, n’hésitez donc pas à faire le pas et de consulter l’avis d’un professionnel.
Le sujet vous intéresse ? Jetez un œil à ces autres articles récents.
Sarah Balaes
Pierre Duray
Sarah Balaes
Voir tous les articles