Enfant Précoce, Adulte Tardif ?

Anne-Françoise Meulemans

Anne-Françoise Meulemans

Addictions, Adultes, Bien-être au travail, Écoles, Famille - Parentalité, Relations amoureuses et couples, Seniors, Soignants

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Le diagnostic de précocité se fait heureusement de plus en plus tôt.

Ceci est sans doute lié à plus grande vigilance de l'entourage, une meilleure connaissance des spécificités des HP, ou au diagnostic déjà posé chez un membre de la famille

Le but du diagnostic n'est bien sûr pas de stigmatiser mais de comprendre pourquoi ces enfants sont différents et répondre à leurs difficultés est primordial. Au même titre que la connaissance et la reconnaissance des dys, TDHA...

Les parents d'enfants précoces qui se reconnaissent dans le diagnostic de leur enfant,informés par les media, se découvrent HP, sur le tard,

Le diagnostic apporte au minimum un éclairage enfin sur leurs particularité, mais très souvent un soulagement : enfin ils comprennent.

Ils comprennent pourquoi ils se sentent depuis si longtemps comme des extraterrestres.

Ce sentiment n’est pas exclusif aux ‘surdoués’, mais il se retrouve dans un ensemble de traits qui les caractérisent : hypersensibilité, peu de confiance, perfectionnisme, difficultés à trouver des relations parmi ceux de leur âge, hypersensibilité sensorielle, hyperacousie…beaucoup d’’hyper’, mais parfois un gros HYPO:

Hypo-autonomisation affective.

Ils ont grandi vite de partout, vite dans leurs questionnements , leur compréhension du monde, vite dans leur verbalisation, dans leurs talents propres et multiples, ….sauf dans leur maturation affective.

Grosse tête, gros cœur.

Petits, ils réclament des câlins quand leurs copains s’éloignent doucement de leurs parents pour se faire une place dans le monde des copains,

L'expression de leurs frustrations parait infantile : colères , bouderies… on est bien loin de l’excellence…

Ils tombent amoureux plus tard, comme si leur charpente affective et mentale ne pouvait supporter le poids de cette hypersensibilité. Le sentiment amoureux est vécu de manière tellement extrême qu'il doit rester contenu, et non paertagé.Ils sont là, affectivement moins autonomes que les adolescents et jeunes adultes de leur âge.

A 20 ans, ils ne peuvent se projeter dans un avenir très lointain.

Qu'y a-t-il derrière ce handicap affectif ? Pourquoi leur faut-il plus de temps pour s’autonomiser?

Depuis tout petit, ils présentent une hypersensibilité , une hyper captation rapide et massive d’informations

de toutes sortes .

Alors que leur tête les pousse à explorer des territoires nouveaux sur tous les plans, ils restent au nid. Comme si leur période de couvade était un peu plus longue.

Très tôt , leur esprit s’ouvre à des interrogations existentielles, à un questionnement large.

Leur esprit et leur cœur s’ouvrent ainsi aisément à des angoisses, à des questionnements existentiels ‘précoces’ sur la vie, sur la mort .

Ce sentiment d’insécurité mène à vouloir rester dans un climat de sécurité affective à la hauteur du stress causé par leurs neurones fébriles et agités.

Rester petit ,le plus longtemps possible.

C’est un mécanisme de survie qu’il ne faut pas combattre mais accompagner de manière bienveillante.

Ces adultes grandissent à leur rythme, en gardant bien active cette sensibilité qui les accompagne depuis toujours.

Accepter ce rythme, permet de se construire dans le respect de sa propre écologie et du large éventail des émotions qui le traversent.

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