L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
Le soleil est de retour et nous rappelle le printemps ensoleillé de 2020.
Le temps soudainement suspendu résonnait comme une pause inattendue, inespérée dans la frénésie du rythme de la vie. Une bulle d’air tombait du ciel,
Finis les réunions, l’épuisement, l’organisation des journées surbookées, la routine métro-boulot-dodo.
Bienvenues les remises en question qui vivaient en fin le temps de toucher à l'essentiel de chacun: nos proches, prendre le temps, profiter de la douceur d’un printemps. La vie semblait tout à coup si normale.
A ce moment -là, nous étions dans la croyance rassurante que cela ne durerait que 15 jours? un mois? 3 mois? Allez, en septembre, ce serait fini quand même...
Dans tous les scénarios, on imaginait plus ou moins proche, le jour de la libération.
Et puis les mois, les saisons ont passé.
Aux vagues de l’épidémie s'accordaient nos vagues à l'âme.
On a applaudi les soignants.
Par vagues successives, on a été pris de compassion pour différentes corporations. Après les infirmières et les médecins, les enseignants, les restaurateurs, les coiffeurs, et d’autres encore.
Il est des groupes sociaux qui pèsent moins. Ils ne sont pas représentés par des organisations fortes: les personnes âgées, les adolescents, les artistes, les personnes handicapées et leurs familles, les personnes précarisées hors système...
Les jeunes tout particulièrement, après un an de confinement sont touchés. Leur quotidien s’ effondre:
Comment se rencontrer, échanger, partager, improviser?
Comment rencontrer un/e possible amoureux/se quand tous les lieux de rencontre sont fermés?
Comment vivre, se construire dans les contacts avec les autres, si nécessaires et si absents?
Comment se construire sans ce frottement relationnel indispensable, essentiel?
L’objet de ces quelques lignes n’est pas ici de les victimiser mais de reconnaître l’impact profond et même traumatique chez de très nombreux jeunes. En témoignent les services psychiatriques qui débordent, les délais d’attente pour une consultation psychothérapeutique qui s'allongent.
Soyons en tant qu’adultes très vigilants, et bienveillants par rapport aux jeunes, et accordons une adaptation sur mesure, raisonnable, mais teintée d’humanité.
La majorité de ceux-ci se comportent avec une étonnante responsabilité, voire teintée de culpabilité.
Le cadre d’accueil thérapeutique doit s'ouvrir, s’adapter, se synchroniser, s’accessibiliser encore davantage.
Les jeunes, comme toutes les personnes en souffrance, doivent questionner, en tout temps notre société, ses priorités, et les choix politiques que nous faisons.
Il restera à tirer des enseignements de ces mois confinés, sur notre fonctionnement d’avant, afin de faire un peu mieux après...
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Sarah Balaes
Pierre Duray
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