L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
Depuis 2011, nous constatons une augmentation des familles qui arrivent en Belgique provenant des pays en guerre ou des endroits où la situation est extrêmement difficile. Ainsi, des familles et des jeunes débarquent dans la capitale à la recherche d’une vie, pas meilleure, mais juste une vie et le droit de pouvoir y vivre.
Ce contexte qui reste le même, voire qui augmente année après année, nous amène à la question du soin et du trauma dans notre milieu professionnel. Les familles qui arrivent portent avec elles des traumatismes et de vécus extrêmement douloureux. Ainsi, des familles entières se construisent autour du trauma vécu, mais tout en essayant de s’en sortir.
Les derniers cinq années ont amené aussi un nombre important d’enfants qui arrivent avec leurs familles, ou qui viennent tous seuls, même âgés de moins de 12 ans. Il est impératif d’accueillir ces enfants et de prendre en charge leur souffrance et leur vécu au-delà des démarches administratives à faire.
Nous nous trouvons ainsi face à une population qui a besoin d’un suivi et d’une prise en charge rapide, précoce et effective pour prévenir des futures psychopathologies à l’avenir. Des nombreuses études montrent- dans toute société et après tout événement traumatique- la haute prévalence de troubles psychiatriques chez les personnes réfugiées, du fait de leurs expériences vécues. En conséquence, nous comme psychologues et professionnels de la santé nous avons un axe de travail important où agir.
En travaillant les processus de résilience et les mécanismes psychologiques que nous pouvons mettre en œuvre comme individus face au trauma, nous pouvons apaiser la souffrance et créer un espace d’écoute et de partage pour les personnes réfugiées.
En ce qui concerne les enfants, le travail demande d’une intervention précoce, au milieu médical et scolaire, afin de prévenir de décompensations et des troubles psychiatriques aberrés. Une détection précoce et une prise en charge avant la présentation de symptômes ou à l’arrivée de la famille, peut permettre de prévenir et de travailler la souffrance et le trauma de façon préventive.
Le processus de résilience est un mécanisme psychologique que nous pouvons potentialiser et travailler en thérapie afin de permettre aux individus de s’en servir pour faire face aux traumas et pour apaiser leurs angoisses. Ainsi, nous cherchons à agir dans l’immédiat et dans la suite pour le bien-être des personnes réfugiées.
Ces prises en charges doivent tenir compte de l’origine et de la culture de la personne en face. Nous nous construisons dans une culture déterminée et cela aura un impact sur notre développement. De cette façon, mais dans la précaution de ne pas réduire le patient à ses origines, nous pouvons travailler dans l’interculturalité et le respect des images de l’autre.
A CentrEmergences, nous proposons un suivi individuel et familial pour les personnes et les familles qui ont besoin de cet espace d’échange. De même, de groupes de parole seront proposés pour les familles réfugiées et les enfants et adolescents qui sentent avoir le besoin de cet espace de partage pour apaiser la souffrance et l’angoisse, tout en confidentialité et professionnalité.
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Sarah Balaes
Pierre Duray
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