L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
La société scolaire commence à peine à considérer les dysorthographiques, les dyscalculiques. Les logopèdes s'en occupent...très bien.
Parfois les écoles proposent un accueil adapté pour ces élèves. Certains professeurs, trop peu nombreux, en tiennent compte.
Les Dys, et leurs familles entendent encore toujours les commentaires suivants de la bouche de professeurs ignorants :
“C'est un manque de travail, c'est de la paresse, c'est un peu trop facile de mettre ton manque de travail sur le compte de la dyslexie.”
Que dire de la dyspraxie, même les psy ne savent pas toujours exactement ce dont il s’agit.
La science n’en distingue pas encore toutes les formes et les contours. Les dyspraxiques sont les grands oubliés des écoles.
Les HP ne sont pas oubliés par le système pédagogique...
Ils sont juste évités, redoutés.
Que faire de ces élèves insolents qui apprennent parfois dix fois plus vite, qui challengent leurs profs sur leurs connaissances, sur leur logique ou leurs erreurs de logique, sur leurs incohérences.
Ils les défient avec la naïveté peu stratégique de l'adolescent.
Ils se sentent inconfortables parmi des élèves qui ne les reconnaissent pas comme un des leurs, et ne se reconnaissent pas en eux.
Difficultés relationnelles, isolement profond, non reconnaissance de leur différence et disqualification par des professeurs souvent incompétents dans leur pédagogie et dans leur rapport à ces enfants HP.
Que nous enseignent les dyscalculiques ? D'autres manières d'appréhender les chiffres, de les agencer, de les jouer.
Que nous apprennent les dyslexiques ? De multiples possibilités d'apprendre et de comprendre les lettres et les mots.
Les dyspraxiques questionnent sur nos automatismes et nous poussent à les comprendre afin de nous attribuer le monde dans un autre mouvement.
L’enseignement qui intègrera tous ces dys, deviendra plus accessible à l’ensemble des élèves.
Les HP amènent du sens dans dans des lieux de non sens et amènent de la lumière dans des bibliothèques empoussiérées. Ils ne peuvent pas faire grand chose avec un apprentissage en 2D, linéaire, alors qu'ils ont besoin de consistance, d'apprendre les choses en 3D, voire en 4D !
Arrive ainsi l'ennui dans un enseignement inadapté pour eux et, avec l'ennui, les commentaires, les dérangements et le chahut en classe. Comment réagirions-nous si à 30 ans on nous remettait ,toute une année scolaire, en primaire ?
Ouvrir le regard, le porter plus loin, le multiplier, voilà ce que les HP amènent à l'école.
Mais ils rencontrent dans le système d’enseignement actuel des raideurs passéistes qui les contraignent soit au formatage (quelques séances de thérapie n'y suffiront pas), soit à l'abandon, rejetés tout crus par le système scolaire.
Et pour ces derniers, rien n’est prévu, écoles privées souvent inaccessibles, formations relais dont l’offre est bien inférieure à la demande. L’inégalité est totale entre étudiants de conditions sociales différentes.
Les HP, un luxe obligé que la société doit s'offrir afin de déverrouiller le haut potentiel de tout un chacun .
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Sarah Balaes
Pierre Duray
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