L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
La notion de bonheur est très ambitieuse, car elle englobe de nombreux domaines qui doivent être au vert. Alors que le contentement semble bien trop humble, petit bras !Je plaide pour une revalorisation de ce mot. Le plus à même de nous faire nous sentir mieux à l'heure où la décroissance rime plus que jamais avec croissance d'une qualité de vie.
Etre heureux ou content pour se sentir …heureux ?
Imaginez : vous vous réveillez le matin avec un peu de temps devant vous et vous vous demandez : Suis-je suis heureux ? Eh bien je dirais qu'heureusement que vous êtes dans votre lit parce que la tête pourrait très vite vous tourner : par où commencer, comment le savoir, est-ce que tous mes feux sont au vert ? Peu probable... L'évocation du bonheur peut déclencher une brève introspection avec un arrière goût amer de non-bonheur, de non accomplissement
Petite mise en situation: les fêtes de Noël et de fin d'année qui pointent leur bout du nez .
Elles incarnent dans l'imaginaire collectif le prototype même du bonheur. Mais pour tous ceux qui n'arrivent pas à se projeter dans cet environnement qui brille de mille feux et est nourri de bons sentiments, c'est une période redoutée qui leur fait vivre leur différence, le fait d'être hors coup, marginal, ne rentrant pas dans le cadre étroit de cette image d'Epinal: tout cela sent le blues ...
Se contenter du contentement
Et si, au lieu de vouloir être heureux, ( inaccessible étoile ) on se contentait d'être content ? Pouvoir être content semble plus accessible, c'est juste quelques pas plus loin, au coin de la rue. On peut être content tout court ou content de quelque chose, de quelqu'un, d'une situation. Le concept est a la fois concret et sans orgueil. Le problème c'est que, comme "être gentil" (qui est revalorisé depuis quelques années, ouf), "être content" a un petit air benêt, un peu misérable, comme du bonheur bon marché, qui vaut pas le coup de s'y attarder ! Leccvn??? mot est corrompu corrompu, même le verbe est péjoratif : il se contente de peu, elle se contente de trois fois rien, de pas grand-chose... Pourtant, le "contentement" peut aussi être compris en son sens premier, beau et n'a rien à envier philosophique au bonheur. En moins grand, moins fourre-tout. Car quand on y pense, celui qui se contente de peu a beaucoup plus de chance d'être heureux. Il n'extrapole pas son bonheur, il le vit, au moment présent en quelque sorte. Il profite du moment.
Cela vous paraît sorti de nulle part, des propos WTF ? Détrompez-vous : nous sommes piégés, articulés par les mots, comme les marionnettes suspendus par les fils. Ils structurent notre pensée . Et comme dit Descartes, "je pense donc je suis" ! Pour moi, "être heureux" est un état statique, quasi inatteignable alors que "se contenter" nous renvoie à notre responsabilité vis-à-vis de nous. On devrait faire d'"être heureux" un verbe pronominal : "s'heureuriser", comme se contenter, s'enivrer : le résultat, verbe hybride qui aurait l'étoffe du bonheur allégée de la douceur du contentement . Il est non seulement question d'un état mais aussi d'un passage à l'acte .
Ni le Petit Robert, ni le Larousse n'ont adoubé ce verbe, on se contentera donc d'être content, avec satisfaction. Et on sera totalement prêt à passer au travers des Black Friday et autre Cyber Monday en toute "décroissance" puisque l'on sera content de ce que l'on a. Et voici le "trois fois rien" upcyclé en moment de bonheur garanti ! Pas besoin de surconsommer, l'objectif bonheur qui semble lié aux achats effrénés voire compulsifs se retrouve ranger dans la caisse des objets qui une fois acheté ont perdu très rapidement leur pouvoir magique de rendre heureux pour laisser place au contentement du pas grand chose. N'est ce pas la que se trouve la magie de l'instant, du détail et surtout vendus magie du regard que l'on porte autour de nous...
Dans la grande demeure qu'est la monde que nous habitons, la porte d'entrée somptueuse qui semble mener au bonheur est source de désillusions une fois la porte franchie, avec la violence du mirage qui se dissipe lorsque l'on s'approche de lui. Mais, pour un observateur un peu curieux et explorateur il y a a l'arrière de cette demeure, une toute petite porte de service à découvrir, avec un joli fronton aux mettre malhabiles qui indique "contentement" et voilà qu'on est dans La place. Alors heureux ? Je ne sais pas...mais merveilleusement content, c'est bien possible ! Et il n'y a rien de mieux...
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