Noël, pour le meilleur ou pour le pire?

Anne-Françoise Meulemans

Anne-Françoise Meulemans

Addictions, Adultes, Bien-être au travail, Écoles, Famille - Parentalité, Relations amoureuses et couples, Seniors, Soignants, Haut potentiel- Autisme de haut niveau (anciennement Asperger), DYS-TDA-TDA/H-TSA (autisme)

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Noël est aussi coloré que les guirlandes qui scintillent sur le sapin et aussi contrasté que les émotions qu’il suscite. Pour certains, il évoque chaleur et retrouvailles ; pour d’autres, fatigue, pression ou impatience. Cette période révèle autant ce que nous attendons des fêtes que ce que nous ressentons réellement.

Chaque mois de décembre, on voit réapparaître les mêmes décorations, les mêmes musiques, les mêmes habitudes.

Derrière cette répétition collective, les réactions individuelles à Noël sont tout sauf uniformes. Pour certains, les fêtes s’installent comme une période attendue ; pour d’autres, elles réveillent des émotions plus complexes, voire très négatives. Entre enthousiasme, indifférence, lassitude et rejet Noël raconte avant tout la diversité des parcours et des sensibilités.

Il y a celles et ceux pour qui les fêtes gardent une valeur très positive. Ils apprécient les rituels, se réjouissent de chaque rituel associé à cette période, attendent les réunions de famille synonyme de retrouvailles , ou profitent de cette pause...bien remplie;), dans un calendrier souvent dense. Noël offre une parenthèse rassurante, un rythme différent : on cuisine davantage, on se retrouve plus souvent, on ralentit un peu. Cette atmosphère familière suffit à créer un sentiment de continuité d’une année à l’autre, une madeleine de Proust de fin d'année.

D’autres abordent décembre avec plus de retenue. Les fêtes peuvent faire remonter des souvenirs difficiles, souligner l’absence de proches, remettre en avant des relations compliquées ou être vécues/ subies comme trop commerciales avec trop d'obligations. Ce n’est pas tant la fête en elle-même qui pose problème, mais tout ce qu’elle évoque : un certain idéal familial inaccessible qui amène un arrière goût d'échec, des attentes implicites, une idée de convivialité que tout le monde ne partage pas ou ne peut pas vivre. L’écart entre l’image largement diffusée d’un Noël harmonieux et la réalité personnelle peut renforcer cette distance.

Et puis il y a ceux qui détestent pas Noël et attendent sa fin. Ils traversent les semaines précédant les fêtes comme on traverse une période dense, de vents contraires : trop de stimulations, trop de sollicitations, trop de gens pressés. Noël qui devrait être une période de solidarité de simplicité semble se fourvoyer dans la surconsommation au carré, bien loin de l'esprit de Noël. Entre les décorations omniprésentes, les achats, les invitations et l’agitation générale, ils saturent. Pour eux, le retour à un quotidien plus ordinaire a presqu'un goût festif!

Ces différentes manières de vivre Noël reflètent des besoins, des histoires et des attentes différentes. La même fête peut être un repère pour l’un, un rappel sensible pour l’autre, ou un moment à gérer sans enthousiasme particulier. Plus qu’un simple événement du calendrier, Noël agit comme un point d’appui émotionnel où chacun retrouve une part de son vécu, sans que cela dise quelque chose de définitif sur lui. Il y a des Noëls magiques et d'autres m...iques, en fonction des évènements de famille.

Il y a des Noëls ratés dont on se rappelle avec délectation, et d'autres Noëls qui plient sous le poids des attentes.

Noël n’est, finalement, jamais le même d’une personne à l’autre. Il prend le pouls des familles, des histoires, des solitudes comme des liens qui se tissent. Il n'y a pas de modèle unique. Se réapproprier cette période à sa manière, avec ce que l’on est capable d’y mettre, cette année-là est sans doute une clé de voûte de la réussite. Cela peut vouloir dire s’écarter des parcours habituels, alléger certains rituels, inventer de nouvelles façons de célébrer — ou de ne pas célébrer .

Dans cet espace plus souple, il reste une valeur qui fait continuité : la solidarité. L’attention portée aux autres, la bienveillance envers soi-même, le soutien discret que l’on peut offrir ou recevoir. Un Noël sur mesure ne signifie pas un Noël isolé, mais un moment où chacun peut trouver sa place, différemment. C’est peut-être là que réside encore l’esprit des fêtes : dans la possibilité de créer un temps qui ressemble à ses besoins, et où la chaleur humaine, même simple, garde toute sa place.

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