L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
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Pourquoi conduire vite quand on peut conduire lentement ? Rouler vite, c'est être dans une obligation de résultat, dans une impulsion de rythme, c'est être la tête dans le guidon. Apprendre à rouler plus lentement, c'est lâcher la surtension et aussi l'occasion de prendre conscience de ce rythme que l'on s'impose, et que la société nous impose. Bonne route des vacances !
Ah, la voiture ! C'est la liberté d'aller où on veut, d'atteindre sa destination dans un confort privé. C'est aussi le pouvoir de séduire, de s'imposer, parfois même le véhicule a tout à voir avec une explosion de testostérones !
C'est aussi la vitesse, où je veux, quand je veux, comme je veux. C'est la performance, on ne sait, du conducteur ou de la voiture, qui roule le plus des mécaniques. Des messages chantés sur tous les tons dans les slogans publicitaires, mâtinés de green-washing, c'est vrai.
Et pourtant, cette puissance à quatre roues n'est jamais qu'un argument de vente. Car on en a connu des hommes qui compensaient une virilité défaillante par la vitesse, d'autres qui masquaient leurs frustrations derrière un bruit de moteur vrombissant, ou qui compensaient un sentiment d'impuissance en investissant plus que de raison dans une grosse auto.
Mais revenons-en aux fondamentaux. Un : la voiture sert à se déplacer. Deux : tout comme en médecine: "Primum non nocere": ce qui signifie ne pas blesser, ne pas tuer, et ne pas avoir d' effet délétère sur la santé mentale. Trois : la voiture, c'est aussi bien sûr un maximum d'autonomie pour un maximum de gens.
Or, conduire rapidement demande un état de vigilance adapté, c'est-à-dire accru. Cela met aussi dans un mode de devoir arriver rapidement, de devoir se dépêcher, donne une impulsion dans le rythme de la journée. Bref rouler vite c'est juste rouler la tête dans le guidon, enfin...le volant.
Mais sachez que cet état de vigilance peu naturelle génère des tensions musculaires au niveau de la nuque et des épaules, et une fatigue accrue. Rouler plus lentement cela veut dire casser son rythme soutenu pour ceux qui ont toujours l'habitude de courir toute la journée.
Rouler lentement, c'est un moment de méditation de pleine conscience, on peut vraiment enfin pouvoir prendre du recul par rapport au rythme effréné de nos vies, de nos pensées.
C'est aussi voir tous les avantages de prendre le temps, de se le réapproprier, de se détendre et se relâcher, de passer dans un mode mental où la concentration est accrue, avec un éveil des sens qui n'est plus parasité par une surtension inutile.
C'est le temps de voir comment adapter le rythme de sa journée à ce vécu plus lent.
C'est l'occasion de prendre conscience de l'allure que l'on s'impose, et que la société nous impose. Et peut-être de réfléchir à comment adapter son quotidien à ce "pas" qui nous correspond davantage, ce rythme que nous recherchons quand nous partons sur la route des vacances.
Rouler plus lentement, c'est aussi sur le plan sociétal un comportement plus inclusif par rapport aux autres mobilité plus fragiles. Par rapport aux personnes âgées notamment, que nous serons toutes et tous un jour.
Finalement, on peut se dire aussi que les grosses voitures (de société souvent), c'est aussi une marque d'inégalité sociale en termes de sécurité : on roulera davantage rapidement dans la solidité de sa grosse voiture plus chère.
Et je vous dis tout cela sans même évoquer tous les avantages de réduire la vitesse concernant les accidents entre voitures, ou avec les cyclistes, les piétons, les motos, les trottinettes en ville, de plus en plus nombreuses... Bonne et douce route, bonnes vacances !
Anne-Françoise Meulemans est médecin psychothérapeute, coordinatrice d'e-mergence et CentrEmergences.
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