L'impact de la séparation sur les enfants
Sarah Balaes
La dissipation de notre quotidien, du rythme des jours, des semaines, des WE,.... troublante.
Souvenons-nous, hier encore..
Le dimanche après midi portait déjà l'avant goût amer du lundi,
Le lundi, ...fallait prendre sur soi,
Le mardi nous voyait rassuré d'avoir passé le cap du lundi,
Le mercredi, mi-temps rayonnante, qui entend les cris de joie des enfants lorsque sonne midi/ On peut commencer à décompter,
Le jeudi porte l'espoir du vendredi, comme le prisonnier , on trace une 4e barre sur le mur, demain on mettra une horizontale qui a défaut de donner du sens, donnera une esthétique aux quatre horizontales, on décompte,
Le vendredi matin a l'avant goût délicieux du WE, comme un dessert que l'on savoure des yeux, avant d'y plonger notre première cuillère. La réjouissance va en constant crescendo, fébrile, jusqu'au vendredi soir, le gâteau est à portée de notre bouche. On le dévore ce WE!
Le samedi... Pour beaucoup, il s'agit de se remettre d'une semaine d'épuisement, un besoin de récupérer qui ne sera pas assouvi . Après le nuisible du travail, un autre, celui des rires des enfants, de l'affolement de l'organisation. Mais le samedi, pour les autres, c'est jour de fête, avec la douceur du dimanche en toile de fond. Le temps suspend son vol, ... la semaine n'existe plus! Le samedi soir en est l'apothéose, pas d'ennemi en vue, le vendredi est déjà loin et on ne voit pas encore le lundi.
Dimanche, matin endormi, les neurones ne sont pas encore en alerte. Ils n'ont pas remarqué que durant la nuit, on a dérivé méchamment vers le lundi, seuls ceux qui ont veillé d'une insomnie rebelle ou de réveils réguliers, l'ont vu pointé à l'horizon comme un sombre soleil. Les autres qui se réveillent plus tard en prennent conscience petit à petit, avec une apothéose de blues en cette fin de dimanche après midi. Le soir, nos esprits se mettent en mode 'fighter' pour le lundi.
Et la nuit du dimanche à lundi, c'est comme une triste pleine lune, les âmes se rebellent, crient à tout notre être: ' Je ne veux pas aller à l'école !' Avec le désespoir de l'enfant affolé.Cette nuit là, l'insomnie nous parle et on ne l'écoute pas.
Le lundi, on se réveille..
Comme le jour de la marmotte. La semaine vient et revient au rythme de l'oubli, oubli du temps, oubli de soi.
Elle a un certain charme, comme toute chanson a sa mélodie, mais elle a la laideur de la répétition incessante. Les WE sont trop courts et trop fatigués pour que l'on puisse imaginer et encore moins écrire une autre partition.
L'épidémie a effacé les semaines, les WE,
Le temps bafouille avec l'apparition d'angoisses, de questionnement, de sens, de vide et donc de mort. Celle- là aussi, on l'occultait, elle n'existait que pour les autres. La conscience de notre mort, de notre vulnérabilité, de nos failles donne l'étoffe de notre existence.
Elle nous donne le cap vers soi et les autres.
Écoutons ces tremblements, ces symptômes portés dans notre cœur comme dans notre âme, faisons nous aider si nécessaire, profitons de ce temps pour explorer.
N'attendons pas le Burn-out, la maladie ou la mort d'un proche pour nous recentrer.
Méfions nous du chant des sirènes de l'oubli, des semaines qui nous engloutissaient
L'épidémie, terrible, dramatique, nous fait ce cadeau merveilleux.
Déballons-le.
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