Faut-il accueillir l’enfant en médiation familiale ?
Sarah Balaes
Avez-vous déjà connu cette sensation de liquéfaction dûe à un simple regard? Avez-vous déjà senti vos mains devenir moites, votre voix se mettant à jouer un trémolos de type oiseau mécanique tout cassé, vos joues s'embraser rien qu'à l'idée d'une rencontre? Un mot: ce n'est pas grave!
En tant que médecin psychothérapeute, j'ai rencontré de nombreux patients qui souffrent de timidité.
Cette sensation oppressante peut rendre difficile l'expression de soi et la communication avec les autres. La timidité est une expérience très douloureuse pour ceux et celles qui en souffrent. Elle semble réduire le monde des possibles et sa autonomie
La timidité peut prendre différentes formes, allant de la simple gêne en société à la phobie sociale, mais elle a généralement un impact négatif sur la qualité de vie de ceux qui en souffrent.
La timidité n’est pas un mal incurable:), ni une empreinte génétique.
Il n’y a pas de fatalité, même si lorsqu’on en souffre, on se sent totalement prisonnier.e de cet état.
Beaucoup de personnes parlent de leur timidité au passé. Il est possible de vaincre sa timidité avec des stratégies efficaces et parfois inattendues.
Comprendre la timidité
Avant de proposer des solutions, il est important de comprendre ce qui se passe dans le cerveau de quelqu'un de timide. La timidité est souvent liée à une peur de l'échec, du regard de l’autre cad de la critique ou du rejet. Ce sont trois peurs existentielles aussi universelles que archaïques
Cela peut entraîner une suractivation du système de défense, qui peut se manifester par des symptômes physiques tels que de la tachycardie, des tremblements ou des sueurs froides, manifestations du stress de fuite.
La timidité peut aussi être liée à des croyances négatives sur soi-même, telles que "Je ne suis pas intéressant" ou "Je ne suis pas capable de communiquer efficacement", cette peur tellement douloureuse de ne pas être “aimable” dans le sens premier du terme, cad pas capable d’être aimé..
Voici quelques propositions efficaces pour vaincre sa timidité :
Il faut modifier ce discours intérieur avec des petits messages dénigrants qui diffusent dans notre ‘oreille interne’ toute la journée du type: “je suis trop bête”, “je suis incapable”, et apprendre de nouveaux airs, même s’ils paraissent artificiels au début.
Parler à soi, comme parler à un ami, de manière encourageante et bienveillante. “pas mal!”, “c’est trop bien”, tu peux être fier.e de toi, courage… C’est étonnant de voir comment entre deux séances de consultation, les patients peuvent s'auto saborder, par ce dialogue interne tellement destructeur. C’est ‘deux pas en avant’ dans la thérapie et puis ‘trois pas en arrière’ avec ce discours négatif. L’enfer c’est plus souvent soi que les autres…
Le simple fait de pointer cela chez le patient est déjà très impactante. Et un simple truc, comme mettre un élastique à un poignet et le changer de poignet dès que l’on se parle mal, favorise déjà ce reconditionnement.
L’habit fait le moine, avoir une posture assertive favorise l’affirmation de soi..
Vaincre sa timidité nécessite du temps, de l'effort et de la patience. Cependant, avec des stratégies efficaces et parfois inattendues, on peut apprendre à gérer sa timidité et à se sentir plus à l'aise en société. On n'est pas seul et de nombreux autres ont vaincu leur timidité. Vous pouvez faire de même, et bientôt la décliner au passé.
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